Droit de retrait chaleur et canicule : tout ce qu'il faut savoir

Publié dans Conditions climatiques

En période de canicule, les fortes chaleurs peuvent avoir de graves conséquences sur l'état de santé des salariés. Fatigue, vertiges, maux de tête, malaise sont des symptômes d'une exposition à une trop forte chaleur.

Les salariés ont-ils le droit de ne pas venir au travail ? Peuvent-ils exercer leur droit de retrait et quitter l'entreprise lorsqu'il fait trop chaud ? Existe-t-il des astuces pour rendre les fortes chaleurs supportables ? Explications !

Peut-on quitter son poste de travail en raison de la canicule ?

La loi ne prévoit aucune disposition permettant aux salariés de ne pas venir travailler lorsque les températures sont trop élevées.

En effet, aucune température maximale au-delà de laquelle il est interdit de travailler, n'est fixée dans le Code du travail. Les salariés doivent donc, a priori, venir au travail.

À retenir :

Néanmoins, le salarié peut quitter son poste s'il estime qu'en raison de la chaleur, il encourt un danger grave et imminent pour sa santé. Il a alors la possibilité d'exercer son droit de retrait 

Quelles sont les obligations de l'employeur en cas de fortes chaleurs ?

L'employeur doit, d'une manière générale, prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité et la santé physique et mentale de ses salariés au travail.

Lorsque le salarié travaille dans des locaux fermés, même si l'employeur n'a pas d'obligation légale d'installer un système de climatisation, il doit veiller à ce que l'air soit renouvelé et ventilé de façon à éviter les élévations exagérées de température.

Par ailleurs, que le salarié travaille en extérieur ou en intérieur, et quelle que soit la température, l'employeur a l'obligation de mettre de l'eau fraîche et potable à sa disposition.

Lorsque des conditions particulières de travail conduisent les travailleurs à se désaltérer fréquemment (notamment dans le bâtiment et les travaux publics), l'employeur met gratuitement à leur disposition au moins une boisson non alcoolisée. La liste de ces travailleurs est d'ailleurs établie par l'employeur en concertation avec les membres du CSE et le médecin du travail.

Les boissons et les aromatisants mis à disposition sont choisis en tenant compte des souhaits exprimés par les salariés et après avis du médecin du travail.

L'Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) préconise notamment, en cas de fortes chaleurs :

  • le décalage ponctuel des horaires de travail (arriver et repartir plus tôt du travail) ;
  • une limite de la cadence de travail ;
  • un arrêt des appareils électriques qui ne sont pas indispensables ;
  • une augmentation de la fréquence des pauses.

Bon à savoir :

Par ailleurs, l'employeur est notamment tenu de suivre les recommandations liées à l'activation du plan national canicule, en particulier si les salariés travaillent sur les chantiers du BTP ou s'ils relèvent d'un autre secteur particulièrement exposé au risque de canicule et aux ambiances thermiques (restauration, boulangerie, pressing, travail en extérieur comme pour les jardiniers…).

Dans quels cas utiliser son droit de retrait en raison de la température ?

Si l'employeur ne prend pas les mesures nécessaires pour protéger la santé et sécurité des travailleurs, ou si malgré les précautions prises, ils ont un motif raisonnable de penser que l'extrême chaleur dans laquelle ils travaillent présente un danger grave et imminent pour leur santé, ils peuvent exercer leur droit de retrait.

 

 

L'appréciation des risques liés aux fortes chaleurs se fait au cas par cas. En fonction du secteur dans lequel le salarié travaille, les fortes chaleurs sont plus facilement supportables et l'exercice du droit de retrait n'est pas forcément justifié.

 

Quelles sont les recommandations individuelles à suivre en période de canicule ?

Même si l'employeur a certaines obligations à respecter envers les salariés travaillant sous une forte chaleur, tout ne repose pas sur lui.

En cas d'alerte canicule, il doit prendre les mesures nécessaires pour se protéger de la chaleur ou du soleil, notamment :

  • rester le plus possible à l'abri et se rendre dès que nécessaire dans un espace climatisé (prendre son repas du midi dans un restaurant climatisé, prendre sa pause dans un espace climatisé) ;
  • porter des vêtements légers au travail et de couleur claire qui absorbent l'humidité mais aussi se couvrir la tête lorsqu'il se trouve à l'extérieur ;
  • se rafraîchir avec un linge humide ou un brumisateur ;
  • boire régulièrement de l'eau ou tout autre boisson sans alcool (jus de fruits, infusions...) même s'il n'a pas soif, éviter de consommer de l'alcool, manger léger et fractionner ses repas ;
  • demander à son employeur de mettre en place du télétravail.

Comment réagir en cas de coup de chaleur ?

Lorsqu'une personne présente les premiers signes d'un coup de chaleur (vertiges, maux de tête, agitation, confusion...), il est possible d'agir efficacement en appliquant les consignes suivantes :
  • la mettre à l'abri de la chaleur et du soleil ;
  • alerter les secours en composant le 15 (Samu), ou le 18 (pompiers) ou le 112 depuis un téléphone portable (et en prévenant aussi le salarié sauveteur secouriste du travail s'il en existe un dans l'entreprise) ;
  • réduire les sources de chaleur (ôter éventuellement les vêtements qui pourraient être source de chaleur par exemple) ;
  • placer des linges humides sur son corps pour faire baisser sa température corporelle ;
  • lui faire boire un peu d'eau (si la personne est consciente) ;
  • rester auprès d'elle en attendant l'arrivée des secours et essayer de la maintenir consciente en lui parlant et en lui posant des questions afin de la stimuler et ce, en veillant à la placer en position latérale de sécurité (PLS).