DUERP : exemples de risques à évaluer dans le document unique d'évaluation des risques
Tout employeur, quels que soient le secteur d'activité et la taille de l'entreprise, est tenu de transcrire et mettre à jour les résultats de l'évaluation des risques auxquels sont exposés ses salariés dans un document unique : le DUERP. Cette
évaluation doit comporter un inventaire des risques identifiés dans chaque unité de travail de l'entreprise ou de l'établissement. Il a pour objectif la mise en place d'actions de prévention et d'amélioration des conditions de travail. Voici 12 exemples de risques que les employeurs peuvent y inscrire.
A retenir : La loi impose à chaque employeur de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de ses salariés et protéger leur santé physique et mentale. Pour ce faire, vous devez élaborer un DUERP, sous peine de sanctions.
Définition du DUERP
Le DUERP est un document qui répertorie l'ensemble des risques professionnels auxquels sont exposés les travailleurs : il assure la traçabilité collective de ces expositions.
Quels sont les 3 types de risques professionnels devant faire l'objet d'actions de prévention/sécurité pour la santé ?
La loi prévoit 3 grands groupes de facteurs de risques liés :
- aux contraintes physiques marquées ;
- à un environnement physique agressif ;
- à certains rythmes de travail.
Quelles sont les grandes catégories de risques professionnels ?
1. Risques liés à la manutention de charges en entreprise
La manutention de charges se caractérise principalement par des risques dorsolombaires, et plus exceptionnellement, par des risques cardio-vasculaires en cas de port de charges très lourdes.
Exemples de secteurs concernés : les secteurs du bâtiment ou du commerce.
2. Risques liés aux vibrations
Les vibrations peuvent être transmises :
- soit à tout le corps : lorsque le salarié conduit une machine qui vibre comme un engin de chantier ou de manutention;
- soit uniquement aux membres supérieurs : lorsque le salarié utilise une machine portative comme un marteau piqueur par exemple.
Exemples de secteurs concernés : la métallurgie ou les travaux publics sont des secteurs qui peuvent être touchés.
3. Risques de chutes ou accidents/situations dangereuses
Le risque de chutes concerne aussi bien les salariés qui travaillent habituellement en hauteur que ceux pour qui le travail en hauteur est plutôt occasionnel.
Exemples de métiers concernés :
- charpentier ;
- couvreur ;
- manutentionnaire.
Ce risque ne doit pas être négligé : il s'agit de la 2ème cause d'accidents mortels au travail.
4. Risques liés au bruit mettant en péril la sécurité des travailleurs
Le bruit peut entraîner de graves pathologies qui sont même parfois irréversibles, telles qu'une perte totale ou partielle de l'audition.
Exemple de salariés concernés : les salariés au contact de machines bruyantes comme ceux dans les usines.
Le bruit peut également être source de stress et de fatigue pour certains salariés. Il affecte, dans une moindre mesure, les salariés travaillant notamment dans des open spaces.
Exemple de salariés concernés : les salariés qui travaillent en centre d'appels.
5. Risques routiers
Les salariés amenés à utiliser un véhicule dans le cadre de leur travail sont exposés à un risque de dommages corporels irréversibles en cas d'accident, voire de décès.
Par ailleurs, ils doivent très souvent faire face à des contraintes posturales qui, à terme, peuvent leur générer différentes souffrances physiques telles que des maux de dos, douleurs lombaires (Sondage Ifop / MMA, mars 2016 - Les professionnels de la route : quelle connaissance du risque routier de leur salariés ? et L'essentiel du risque routier professionel ).
Sont généralement concernés, les commerciaux itinérants, les VRP, les chauffeurs routiers.
6. Risques liés aux ambiances thermiques
Les risques liés aux ambiances thermiques concernent les salariés qui travaillent dans un environnement au sein duquel les températures peuvent être extrêmes.
Exemples de métiers concernés :
- les employés de pressing ;
- les employés dans un entrepôt frigorifique ;
- les fondeurs ;
- les verriers ;
- les soudeurs ;
- les pompiers ;
- les ouvriers du bâtiment.
L'exposition à de fortes chaleurs ou à des températures glaciales peut avoir des effets néfastes sur la santé physique des salariés (maux de tête, nausées, déshydratation ou hypothermie).
7. Risques du travail sur écran
Fatigue visuelle, maux de tête ou encore troubles musculo-squelettiques sont les principaux risques.
Sont notamment concernés tous les métiers du secrétariat et de l'informatique.
8. Risques psychosociaux
Tous les salariés peuvent être exposés au stress. Il peut être généré par des contraintes de rythme de travail, d'atteinte d'objectifs, de contact avec la clientèle ou du public.
Ces dernières années, des cas de burn-out se sont développés : tous les secteurs et tous les métiers sont concernés par les risques pyscho-sociaux.
9. Risques liés aux agents chimiques dangereux
Parfois omniprésents sur les lieux de travail, les agents chimiques dangereux (colles, résines, peintures) peuvent entraîner des intoxications aiguës, même à faible dose : on parle d'intoxication chronique - en raison du contact répété du salarié avec le produit. Le risque de cancer est également présent.
Exemples de métiers concernés :
- la construction (amiante, éther de glycol, etc.) ;
- l'agriculture (herbicides, fongicides et insecticides, etc.) ;
- l'industrie chimique (arsenic, plomb), métallurgique (fumées de combustion, formaldéhyde, etc.) et les raffineries (hydrocarbures polycliniques, benzène, etc.) ;
- le commerce, notamment le nettoyage à sec (perchloroéthylène, solvants, etc), la coiffure (aminophénols, etc.) ou encore la réparation automobile (émissions de moteurs).
10. Risques liés aux contraintes posturales
Les contraintes posturales sont souvent à l'origine de troubles musculo-squelettiques (TMS). Ce sont principalement les tendons, les muscles, les ligaments et les articulations qui sont touchés.
Les salariés exposés à de tels risques développent souvent des tendinites, des syndromes canalaires, des lombalgies, des syndromes de la coiffe des rotateurs, des épicondylites et bien d'autres pathologies qui peuvent être prises en charge par l'Assurance maladie au titre d'une maladie professionnelle, ce qui impacte fortement votre taux de cotisation AT/MP.
Exemples de métiers concernés :
- les métiers du bâtiment et des travaux publics ;
- les salariés qui travaillent sur écran ;
- les salariés amenés à utiliser un véhicule (position assise prolongée) ;
- les métiers de la coiffure ou de l'esthétique (position debout prolongée).
11. Risques liés au travail de nuit ou en équipes successives alternantes
Les salariés concernés sont exposés à un rythme de vie particulier par rapport aux salariés travaillant avec des horaires classiques, la journée.
Le rythme biologique peut être perturbé. Un temps de sommeil réduit/décalé peut impacter la santé et l'organisme :
- troubles du sommeil ;
- fatigue ;
- risques cancérogènes ;
- troubles cardiovasculaires ;
- troubles digestifs et risque de surpoids.
12. Risques liés à une pandémie (Covid-19, grippe H1N1, etc.)
Même s'il ne découle pas directement de l'activité de votre entreprise, le risque lié à une pandémie ne doit pas être négligé.
Lors d'une crise sanitaire les risques liés à l'exposition des salariés au virus doivent figurer dans le DUERP : chacun de vos salariés est susceptible d'être porteur du virus et de le transmettre aux autres salariés, clients, fournisseurs ou tout autre tiers avec qui il est en contact direct.
Vous devez donc mettre en place des mesures de prévention afin de limiter la propagation du virus au sein de votre entreprise et parmi vos collaborateurs.
Doivent également figurer dans le DUERP, les risques indirects liés aux modifications concernant le fonctionnement de votre entreprise et les conditions de travail de vos salariés, telles que :
- la mise en place du télétravail : certains de vos salariés se sentiront peut-être isolés, veillez à assurer le suivi psychologique de ces salariés ;
- l'aménagement des locaux ;
- la réorganisation du travail et/ou des équipes ;
- l'affectation de collaborateurs à de nouveaux postes de travail.
Comment se présente le document unique et quel est son contenu ? Qui peut établir le DUERP ?
Comment rédiger le DUERP et ses mises à jour ?
L'employeur doit commencer par évaluer les risques. L'évaluation doit être faite dans chaque unité de travail et prendre en compte aussi bien le choix des procédés de fabrication, des équipements de travail, des substances ou préparations chimiques, que l'aménagement ou le réaménagement des lieux de travail ou des installations, l'organisation du travail ou la définition des postes de travail. Cette évaluation des risques doit tenir compte de l'impact différencié de l'exposition au risque en fonction du sexe.
L'employeur transcrit et met à jour dans le document unique les résultats de l'évaluation des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs à laquelle il procède.
Les résultats de cette évaluation débouchent sur des obligations qui diffèrent en fonction de l'effectif de l'entreprise (voir notre dossier complet).
A savoir : L'employeur doit consigner, en annexe du document unique :
- les données collectives utiles à l'évaluation des expositions individuelles aux facteurs de risques ;
- la proportion de salariés exposés aux facteurs de risques professionnels. Cette proportion est actualisée si nécessaire lors de la mise à jour du document unique.
A noter : depuis le 31 mars 2022, le DUERP et ses versions antérieures doivent être conservés pendant 40 ans.